Rencontre chaleureuse avec un auteur franco-algérien, Yahia BELASKRI.

 Rencontre chaleureuse avec un auteur franco-algérien, Yahia BELASKRI, au CDI

 

Ce jeudi 25 mai, les élèves de 2de B ont eu la chance de rencontrer Yahia BELASHKRI, invité au festival Étonnants Voyageurs 2023,  qui faisait une escale au lycée Maupertuis pour échanger sur son dernier roman « Le silence des dieux », une fable universelle dénonçant l’enfermement, les États totalitaires et montrant une belle révolte féminine en écho à l’œuvre d’Aristophane qui leur consacre plusieurs comédies dans l’Antiquité. Par le détour de la poésie, le texte de Yahia BELASKRI renverse subtilement l’oppression patriarcale et le fanatisme religieux.

 

 

L’auteur franco-algérien Yahia BELASKRI, proche de Camus par son histoire personnelle et ses engagements, a commencé à écrire à la mort de sa mère. Il est arrivé en France en 1988 suite aux émeutes en Algérie. Journaliste pour RFI, spécialiste de littérature, il est devenu romancier et a reçu le prix du festival Étonnants Voyageurs en 2011 pour son roman « Si tu cherches la pluie elle vient d’en haut ».

 

Dans un beau moment de partage ponctué d’humour, Yahia BELASKRI, debout face aux élèves de 2de B et face aux professeurs présents (les documentalistes Christine MONET et Valérie YACOUB ainsi que l’enseignante de lettres, Céline CORNEC), a déclamé des poèmes humanistes, tout en répondant aux questions sur le sens profond de son œuvre « Le silence des dieux » et sur son parcours d’intellectuel en France et en Algérie.

 

 

 

 

 

 

 

Les élèves ont, eux aussi, lu des extraits choisis de l’œuvre en mêlant plusieurs voix. Ils ont notamment été sensibles à ces mots inaugurant la rencontre : «  Répondre à vos questions va me faire grandir. Vous verrez en partant j’aurais pris un ou deux centimètres ».

En amont de la rencontre, dans les cours de Mme RAYNAUD (histoire-géographie) et de Mme CORNEC (lettres), les élèves avaient préparé des lectures expressives sur des extraits dénonçant la polygamie mais également sur des passages incantatoires, célébrant avec justesse les pouvoirs salvateurs de la poésie : « Je suis né île, glissement tectonique, irruption volcanique. Seul refuge, un berceau de pierres et de ronces pour mon corps déjà endolori : le passé s’annonçait, implacable ombre jetée sur mes pas. Depuis le surgissement jusqu’au premier mot j’ai rampé, mangé du sable, bu du lait amer et régurgité chaque syllabe avalée les jours de faim. J’ai traversé la guerre, sur le chemin un chanteau de lumière, tout autour des ruines et l’affaissement inéluctable des hommes. Pas de fleurs encore moins des roses, du sang, des larmes et des enfants qui marchent de guingois ».


Article écrit par Céline CORNEC

Classe : 2de B

Photographies : Christine Monet