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Les étudiants de BTS SN-IR 1 et BTS ELEEC 1 sont allés découvrir au cinéma à la Grande Passerelle, le film L’Époque de Matthieu Bareyre
dans le cadre de la quatrième édition du Mois du film documentaire.
Article rédigé par :
Raphaël BEILLET BTS ELECTROTECHNIQUE 1ère année
“Matthieu Bareyre est le réalisateur de cette Å“uvre, mi-film, mi-interview.
De 2015 à 2017, il a parcouru les rues de Paris de nuit, en compagnie de son ingénieur du son.
Ils donnent la parole aux jeunes, dans le but de mieux connaître leurs opinions, points de vues, idées, émotions et sentiments sur leur quotidien, leurs rêves et leur place dans cette époque.
Tout se passe de nuit, en effet, d’après le réalisateur, les gens expriment bien plus le fond de leur pensée pendant la nuit, parfois après avoir absorbé des substances alcoolisées ou drogues.
Un des évènement qui a donné au réalisateur l’idée de faire ce film est le drame de Charlie Hebdo. Il sentait qu’à ce moment de l’histoire un vrai changement d’époque s’est produit. Il parle d’un avant et d’un après Charlie-Hebdo et éprouvait le besoin de donner la parole aux jeunes pour connaître leur point de vue
Un large diversités de profils se sont exprimés, de l’étudiante de Sciences Po qui prend goût à l’anarchie en rejoignant les Blacks Blocks aux jeunes des quartiers défavorisés justifiant leurs « petits business».
D’autres encore se sentent perdu dans leur choix d’orientation, certains pour faire plaisir à leur parents mais se retrouvant au final dans un cursus qui ne leur correspond pas.
Certains aussi plaident en faveur de la culture, la lecture et l’apprentissage de notre histoire commune plutôt que la violence « qui ne résout rien mais qui crée simplement plus de violence. »
Un des thèmes récurrent dans les paroles des interrogés est le sentiment d’injustice du système.
« sans études, pas d’avenir », l’ascenseur social est bloqué » et les retraites ne sont pas assurées.
C’est un avenir incertain entre mouvements sociaux violents, réduction des libertés et fausse méritocratie. D’après eux, c’est l’État qui est responsable.
Frustration, colère et angoisses mais aussi joie d’oublier pour un temps ces sentiments dans la fête, lors des scènes festives on entend des musiques plus diverses : rap et musique électronique par exemple, associées à la jeunesse.
Une des musiques (classique) récurrente du film est « La Follia » de Vivaldi.
Cette musique illustre bien le sentiment des jeunes par rapport à cette époque : une époque de folie ou l’on cherche sa place entre concepts factices comme la Startup Nation des élites déconnectées et situation précaire des jeunes face à l’ avenir.
Une scène illustre aussi bien ce concept d’époque folle : la Statue de la République filmée avec la caméra à l’envers : La République est retournée, elle a la tête à l’envers, elle est devenue folle.
Rose est le personnage-phare de ce film, sa durée de présence à l’écran est supérieure aux autres interviewés. Elle se distingue par son attitude et son franc-parler. Mais aussi par sa philosophie de vie, elle dit qu’elle ne ressent plus de haine, mais seulement de l’indignation.
Elle est déçu de la France et par le traitement des manifestations par la violence policière. Elle décidera de s’auto-déchoir de sa nationalité française.
Elle se place comme un « idéal de liberté ».
Caleb, Julien et Hélian avec le réalisateur Matthieu Bareyre.
Étudiants de BTS SN-IR 1 et BTS ELEEC 1 de Madame Bineau.
Cinéma La Grande Passerelle, le 22 novembre 2019